ENCHÈRES – Lors de sa vente automnale du 1er novembre, la maison française crée la surprise avec de nouvelles sorties de grange.

Le roadster AC Bristol de 1960.
Le roadster AC Bristol de 1960. Rémi Dargegen

Les sorties de grange, ces voitures oubliées depuis des lustres dans des granges ou sous des appentis, le monde de la collection en raffole. Elles sont souvent le reflet d’une histoire singulière. Et de se souvenir de la collection Baillon dispersée en février 2015 par la maison d’enchères parisienne Artcurial à l’occasion du salon Rétromobile. Ou encore d’une Ferrari 250 GT Cabriolet exhumée d’un box marseillais en 2013 toujours par Artcurial. La source des sorties de grange ne semble jamais devoir se tarir. C’est ainsi que lors de sa traditionnelle vente automnale, le 1er novembre prochain, le département Motorcars de la maison du rond-point des Champs-Elysées sortira une nouvelle fois de l’ombre une voiture dont l’histoire n’a pas fini de faire fantasmer. Le véhicule en question n’est rien moins qu’une AC Bristol. Le roadster anglais de sport du début des années 1960.

L’histoire de l’exemplaire de la vente mérite d’être contée. Dans son jus, l’anglaise n’a connu que deux propriétaires, deux meilleurs amis, un certain Guerineau et Marcel Perier. Cela va sans doute en faire sourire plus d’un mais le parcours de l’acquisition de l’AC Bristol auprès d’André Chardonnet, importateur de la marque à l’époque, part d’un jeu-concours organisé par le journal Ouest-France. Représentant de commerce, Marcel Perier trouve les réponses et les donne à son ami professeur de sciences physiques et chimie à Rennes qui rafle les dix premiers prix en utilisant des prête-noms. Il s’empresse de revendre l’ensemble des lots pour s’offrir l’objet de ses rêves: un roadster AC Bristol ACE équipé de freins à disques à l’avant et d’un volant sport. En 1971, pour remercier son ami Marcel, le professeur de sciences lui cède le bolide rouge à un prix symbolique. Marcel Perier l’a toujours conservé, ne l’utilisant que très peu. Le roadster n’a parcouru que 18 000 km depuis sa sortie de l’usine. Il n’a jamais été restauré, juste entretenu et possède encore sa peinture d’origine. La femme de Marcel Perier n’appréciant guère les voyages en cabriolet, la Bristol a passé la plus grande partie de son existence dans une remise, à côté d’un pigeonnier, derrière le potager de sa maison familiale de Laval. Un dossier complet intégrant le bon de commande, la facture d’achat, de nombreux courriers et les opérations d’entretien accompagne le véhicule. Ce roadster est estimé entre 300 000 et 500 000 euros.

La collection d’Hubert André.
La collection d’Hubert André. Artcurial

Le catalogue de la vente «Automobiles sur les Champs» comprend également une belle sélection de voitures de luxe et de sport de toutes les époques. C’est ainsi qu’Artcurial a été choisi pour disperser la collection d’Hubert André, un parisien amateur de curiosités, comptant notamment une De Tomaso Pantera GTS de 1973, un Range Rover V8 de première génération entièrement restauré mais également un tricycle Bond Bug de 1973 à moteur Yamaha de 1000cc.